Ce roman est le dernier cadeau que j’ai offert à mon père qui n’aura eu le temps d’en lire qu’une trentaine de pages…
Après l’évocation de ses souvenirs d’enfance, l’auteur nous embarque cette fois dans des souvenirs professionnels, des souvenirs de journaliste. Pour ce faire il embarque, lui, sur un cargo qui voguera d’Anvers à Istanbul en 9 jours. L’objectif du voyageur est de déconnecter du quotidien et de se reconnecter à la nature. Au gré des vagues et des heures, des détails font émerger des expériences passées, des sensations. Et on passe ainsi d’une zone de conflit à une autre, d’Afghanistan au Niger en passant par l’Egypte ou le Mali. On est face au pire, au dénuement le plus complet des populations confrontées à la guerre ou à la famine, bien loin donc de nos (petits) soucis d’Occidentaux nantis…
J’ai aimé ce roman à l’écriture simple qui nous plonge dans la géopolitique contemporaine autant que dans l’évocation de sensations très personnelles. J’ai pris mon temps pour le lire, pour le savourer devrais-je dire, tout comme le héros prend le temps de ne rien faire la moitié du temps. Histoire d’être vraiment présent à soi-même et de profiter de la beauté de ce qui l’entoure.
Ce que dit la 4è de couverture : « Le temps : tout était là, dans ces cinq lettres, cette simple syllabe. J’allais soudain en être riche, ne plus courir après, le nez rivé sur l’ordinateur, le téléphone. Pendant neuf jours, j’allais devenir milliardaire du temps, plonger les mains dans des coffres bourrés de secondes, me parer de bijoux ciselés dans des minutes pures, vierges de tout objectif, de toute attente, de toute angoisse. J’allais me gaver d’heures vides, creuses, la grande bouffe, la vacance, entre ciel et terre. »