Un goût (très) amer de déjà vu…

Voilà ce que j’écrivais (sur mon ancien blog) le 22 mars 2012 sous le titre Malaise(s) et stigmatisation. En relisant ces lignes je me dis que la France n’a hélas pas progressé depuis ces événements… Et je pleure. Et j’ai du mal à être optimiste…

L’équipée sauvage et le siège de l’appartement de Mohamed Merah, le battage médiatique et les réactions haineuses qui les accompagnent me mettent mal à l’aise. J’avais déjà ressenti ce malaise il y a quelques années, lors de l’affaire Khaled Kelkal… J’avoue avoir l’oreille collée à mon poste de radio ou les yeux fixés sur mon écran de télé en attendant l’assaut du Raid et le dénouement de cette intervention policière. J’avoue mon voyeurisme sans doute un peu malsain…

Au dégoût éprouvé suite aux meurtres perpétrés par le jeune homme succède le dégoût éprouvé face aux amalgames hâtifs, à la récupération politique de la tragédie et à la stigmatisation des musulmans. Ne tombons pas dans l’angélisme et disons plutôt non aux appels au lynchage et au réveil des partisans de la peine de mort. Notre pays n’en sortira que grandi mais j’ai bien peur que rien ne soit vraiment différent aujourd’hui dans la société française par rapport à 1995…

Mohamed Merah n’est pas représentatif de la communauté musulmane ; il est le révélateur d’un malaise, d’une fracture, d’une discrimination par la société de certains citoyens et de la dérive d’un délinquant vers la grande criminalité.

Au moment où je termine la rédaction de ce post le terroriste est mort, abattu après une longue résistance ultra violente. Sa disparition nous prive de son passage devant la justice, de ses explications aussi.

Espérons que cet épisode dramatique qui a tenu la France en haleine ces derniers jours réveillera nos consciences et nous guidera vers une volonté de mieux vivre ensemble, en faisant fi des différences de religion, de couleur de peau, de classe sociale, etc… dans une société où malheureusement l’homme est encore trop souvent un loup pour l’homme.