Il était temps que je retourne au ciné. Mes dernières séances dataient du mois de mai… Le temps file, file, file.

J’ai vu Floride de Philippe Le Guay, l’adaptation cinématographique de la pièce Le Père de Florian Zeller. C’est l’histoire d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer qui refuse d’admettre ses oublis. Il mène la vie dure à sa fille qui tente tant bien que mal de s’occuper du confort et de la vie quotidienne de son père. L’homme rêve de rendre visite à sa deuxième fille en Floride. Mais celle-ci est décédée et il ne le sait pas. Ce film ne me laissera pas un souvenir impérissable… Je n’ai pas aimé la mise en scène (à quoi servent ces flash backs ?), les décors et, ça se confirme, j’ai vraiment beaucoup de mal à apprécier le jeu de Sandrine Kiberlain… Seul Jean Rochefort relève le niveau dans un rôle qui mêle légèreté et gravité.

Et puis j’ai vu Amy d’Asif Kapadia, enfin ! Le film, bien que sorti début juillet n’a été programmé à Strasbourg qu’à la mi août… J’ai patienté plus d’un mois pour voir ce documentaire et j’ai bien fait ! Le spectateur plonge dans l’intimité d’Amy Winehouse grâce à des images inédites, empreintes de cruauté et de vérité, images appuyées par des témoignages de proches. D’entrée de jeu on est impressionné par le talent vocal de la petite fille qui interprète un Happy Birthday à vous coller la chair de poule et qui m’a profondément touchée. Le film revient sur l’enfance modeste d’Amy, les infidélités de son père, sa boulimie, ses débuts fulgurants et le rôle de son manager, son amour fou et toxique pour Blake Fielder, ses addictions, ses tentatives de désintoxication et finalement sa mort. Le film fait correspondre les chansons à l’histoire personnelle de la chanteuse qui se révèle être restée une petite fille tout en étant une femme amoureuse et une très grande artiste. Cette vie à l’équilibre instable, compliquée par l’omniprésence et la tyrannie des média, courte mais tellement riche, m’a toujours émue et la manière dont Asif Kapadia l’a relatée m’a une fois encore touchée et décidément je ne supporterai jamais de voir Amy titubante sur une scène en Serbie, insultée par les spectateurs… parce qu’on n’insulte pas le talent… Ce document est un bel hommage, sans chichis, beau et dur comme la vie.