Ma revue ciné de février, enfin

Le mois de février est court, certes, mais j’ai pris le temps d’aller au ciné à plusieurs reprises, pour mon plus grand plaisir. Je vous en parle enfin.

J’ai vu Jojo Rabbit de Taika Waititi. C’est l’histoire d’un petit garçon de 10 ans qui s’est inventé un ami imaginaire, à savoir… Hitler… ! Jojo Rabbit habite une petite ville d’Allemagne, pendant la Seconde guerre mondiale et fait partie des Jeunesses hitlériennes qui lui inculquent la haine des livres et le forment au combat. Bien souvent il est pris de peur (d’ailleurs il a hérité de son surnom parce qu’il a échoué à tuer un lapin lors du rituel d’intégration) et invoque alors son ami imaginaire qui viendra le soutenir et l’encourager. Un jour, Jojo Rabbit découvre que sa mère cache une fille juive dans leur grenier, ce qui déchaînera la fureur de son ami… Ce film, sous ses aspects colorés (il m’a fait penser à l’univers de Wes Anderson) oscille entre satire et tragédie de manière assez dérangeante, la dictature étant esthétisée. Mais au final le message s’avère bien humaniste puisqu’il montre toute l’absurdité du régime nazi. J’ai trouvé ce film intéressant par la manière originale et touchante dont il traite le sujet de la 2è guerre mondiale, montrée à hauteur d’enfant.

J’ai aussi vu La dernière vie de Simon de Léo Karmann. Le héros est un orphelin qui rêve d’une famille et qui, surtout, a le pouvoir de prendre l’apparence des gens qu’il touche. Il va révéler ce secret à Thomas et Madeleine avec qui il s’est lié d’amitié et un jour il usera de ce pouvoir dans des circonstances dramatiques, poussant chacun des personnages dans ses retranchements. Si le film démarre comme un conte pour enfants, il devient rapidement inquiétant jusqu’à se terminer en tragédie. Le film invite le spectateur à réfléchir sur le deuil, les conflits moraux, l’amour, le sens de la famille en montrant les tourments causés par la volonté de Simon d’offrir à ceux qu’il aime ce dont la vie les prive. Intéressant !

Et puis j’ai vu La fille au bracelet de Stéphane Demoustier. Lise, 18 ans, est accusée d’avoir tué sa meilleure amie, au lendemain d’une fête d’adolescents. Elle vit donc avec un bracelet électronique jusqu’à son procès. Le film alterne les scènes de vie familiale et les scènes d’audience aux assises où l’accusée apparaît tellement impassible qu’elle en devient inquiétante. On découvre des parents démunis face à leur fille qui est devenue une énigme pour eux, des parents qui se rendent compte qu’ils ne savent pas tout, et de loin, de la vie de leur fille. Malgré leurs doutes et leur souffrance ils croient à l’innocence de Lise dont le procès n’est basé sur aucune preuve irréfutable et qui seule connait la vérité. Cette absence de preuve, en plus des ambiguïtés familiales entretiennent le suspens jusqu’au bout et placent les personnages et les spectateurs dans un malaise profond que la toute dernière image du film ne permettra pas de dissiper, bien au contraire. On a beau avoir eu accès à une vérité judiciaire, la vérité tout court nous échappe et c’est la raison pour laquelle j’ai a-do-ré ce film !

J’ai aussi vu Le cas Richard Jewell de Clint Eastwood. Le film relate l’histoire du vigile qui a signalé la présence d’une bombe à Centennial Park, pendant les JO d’Atlanta en 1996. C’est le portrait d’un homme ordinaire transformé en héros puis en coupable du jour au lendemain. Le zèle de Richard Jewell nourrit paradoxalement le soupçon qui pèse sur lui dans une société où se mêlent dangereusement la puissance de l’Etat et celle des média qui, pour trouver rapidement un coupable, sont prêts à détruire la vie d’un innocent. C’est un grand film sur l’injustice, sur la contradiction entre l’image publique et l’image intime des héros américains, sur la reconnaissance sociale qui pousse certains jusqu’à la folie du fait de la représentation idéalisée qu’ils ont d’eux-mêmes. Je vous recommande ce film, le meilleur de Clint Eastwood depuis bien trop longtemps.

Et pour finir j’ai vu Dark waters de Todd Haynes. C’est l’histoire d’un avocat d’affaires qui va se mettre au service d’un paysan pour démontrer la nocivité des rejets d’un énorme groupe industriels (premier employeur de la région) sur la vie des animaux et sur la population dans son ensemble. Son combat risque de détruire sa carrière, sa famille et même le mettre en danger mais rien n’arrêtera cet avocat engagé à qui seule la vérité tient à coeur. Le film décortique les ressources des géants de l’industrie pour écraser les consommateurs, il met en lumière les rapports de classes, il démontre que les batailles contre les énormes groupes et l’univers de la finance peuvent (parfois) se gagner. Le cynisme des accusés qui comptent sur le découragement des plaignants mais aussi et surtout l’engagement d’un homme au service d’une cause quasi désespérée sont les thèmes forts de ce film d’investigation qui donne à réfléchir et que j’ai adoré.

Je suis ravie d’avoir vu ces films tous très bien réalisés et qui suscitent la réflexion. Les avez-vous vus ? Et aimés ? Et avez-vous des films à me recommander ?

Les petits bonheurs # 163

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas et les 7 jours écoulés ont été beaucoup plus agréables que les 7 précédents. Top !

J’ai joué à la bataille navale.

J’ai vu quelques enfants déguisés dont une petite fille qui arborait fièrement une panoplie de coccinelle. Trop mimi !

J’ai découvert la musique de Gilles, un ex-collègue qui mixe à ses heures perdues. Pas mal !

Il a (enfin) (un peu) neigé.

J’ai vu mon avocat. Je tenais absolument à le remercier pour son écoute, son travail et l’issue en ma faveur dans l’affaire pour laquelle il m’a défendue. On a parlé de reconnaissance, d’empathie, d’humanité, d’hommes de robe. Il a été touché par ma démarche et moi je n’ai pas pu retenir mes larmes devant tant de bienveillance. Je suis admirative de ce technicien bien sûr mais aussi de l’homme qui, malgré sa douce voix, sait faire passer les messages avec fermeté et conviction.

J’ai passé une agréable soirée avec Florence et Mylène, respectivement une future ex-collègue et une ex-collègue. Et j’ai aussi passé un bon moment avec Katia à qui j’ai fait découvrir ma salle de cinéma préférée.

J’ai répondu à une offre d’emploi.

J’ai mis mon joli rouge à lèvres Rose pomponné.

Et vous, vous avez passé une bonne semaine ?

Les petits bonheurs # 157

Dimanche soir, l’heure des petits bonheurs a sonné.

J’ai pris un verre avec Mohamed après le boulot. J’ai aussi pris un café, un soir en rentrant du travail. J’ai choisi de me poser à La Malle Aimée, cet endroit parfait pour prendre son temps dans un cadre chaleureux. Et puis i’ai savouré une agréable pause chocolatée avec Muriel.

Mon avocat m’a apporté une excellente nouvelle. Ca m’a fait du bien de lui parler de vive voix.

J’ai porté ma jupe courte en jean et j’ai pas mal varié mes tenues tout au long de la semaine, histoire de profiter à plein de ma (grande) garde-robe.

Il y a eu de jolis ciels roses, bleus ou encore orangés. Et il a fait très beau, au point où j’ai dégainé mes lunettes de soleil !

J’ai bien discuté avec mon médecin qui m’a fait sourire et même rire. Ce mec est au top ! Médecin que j’ai recroisé dans la semaine et qui m’a fait un signe amical de la main, accompagné d’un grand sourire.

J’ai déjeûné à la campagne à l’occasion de l’anniversaire de Maman.

Nicolas m’a prouvé sa confiance et je suis contente qu’il sache qu’il peut se confier à moi.

Cette semaine a une fois de plus filé à la vitesse de l’éclair mais ce petit récap me fait prendre conscience de toutes ces choses positives qui l’ont ponctuée et dont je veux me souvenir.

Les petits bonheurs # 62

C’est parti pour notre rendez-vous hebdomadaire du dimanche soir, après une jolie semaine.

L’avocat pousse. Et prouve que j’ai finalement (un peu) la main verte.

J’ai profité d’une pause de midi très agréable, au soleil. Et puis il y a eu un magnifique ciel, au petit matin. Le jaune, le rose et le bleu se disputaient la vedette pour le plaisir des yeux. Entre deux courses j’ai fait une pause cappucinno dans un café où le service est toujours agréable et accompagné de beaux sourires.

Une gentille collège a apporté des bonbons au bureau, juste comme ça, sans raison particulière.

Suite à l’entretien d’embauche de la semaine dernière j’en ai eu un autre qui s’est bien passé. Fingers crossed! Et une collègue était vraiment contente de cette tournure des choses.

Quelqu’un m’a fait des compliments sur mes cheveux. J’adore !

Le plombier a fait du bon boulot dans ma salle de bain. Ca y est, la fuite n’est plus !

J’ai dîné avec Maman. J’ai passé une belle soirée avec Alex, Céline, Farid, Héléna, JP, Sophie et Virginie. Ca faisait trop longtemps qu’on n’avait pas été tous réunis. Et puis j’ai passé un bon moment avec Muriel.

J’ai mangé du boudin et des encornets aussi. Et j’ai bu du rhum arrangé.

J’ai mis mon rouge à lèvres Rose Vanity et ma casquette de titi parisien. Et j’ai aimé mon allure.

J’ai fait une sieste.

J’ai pris la décision de manger moins, moins gras et moins sucré. Et moins gras aussi. Il ne reste plus qu’à se tenir à cette résolution !

Il a neigé, à quelques jours de l’arrivée du printemps. J’adore cet hiver qui ne dit pas son dernier mot !

Je vous dis à dimanche prochain pour de nouveaux petits bonheurs. OK ?

Directs du droit d’Eric Dupond-Moretti et Stéphane Durand-Souffland

Je suis dans une phase intense de lecture et j’adore ça ! Et, une fois n’est pas coutume, je ne me suis pas plongée dans un roman, parce qu’il faut savoir varier les plaisirs !

Dans son livre-témoignage, Eric Dupond-Moretti se place du côté de l’accusé, de celui qu’il défend et s’attache à montrer quel est son rôle, quelles sont les armes dont il dispose et quels sont les obstacles qu’il rencontre dans l’exercice de son métier. Il décrit une tendance de la magistrature à déplacer les débats vers le champ compassionnel et moral et à « préférer » les victimes qu’on magnifie aux accusés, transformant la justice pénale en instrument de vengeance alors que la véritable fonction de la peine est de protéger la société, de punir le coupable et de permettre sa réinsertion. L’avocat regrette le durcissement des lois, la dérive sécuritaire et justifie sa défense vigoureuse pour obtenir des décisions justes. Il dit qu’on ne peut pas se contenter de certitudes ou de raisonnements à charge. L’aspect humain est essentiel pour lui ; il redonne de l’humanité à l’accusé qu’on livre aux jurés et cherche à barrer la route à la haine lors de l’audience. Au rang des armes qu’utilise Eric Dupond-Moretti il y a sa stature, dont il joue. Il compare ses mots à des flèches qui doivent atteindre leur cible. Si tel n’est pas la cas, l’avocat se sent inutile et stupide et peut aller jusqu’à être en colère contre lui-même. Eric Dupond-Moretti expose aussi la réalité des relations entre la magistrature et les avocats. On découvre ici la détestation des magistrats pour le Barreau. On découvre que les juges considèrent les avocats comme des voyous, des complices de leurs clients et de la presse, qu’ils fantasment sur leurs honoraires et même qu’ils jalousent leur liberté !

J’ai aimé ce livre qui lève le voile sur certaines pratiques et bassesses qui ont cours dans le milieu de la justice. Eric Dupond-Moretti montre qu’un bon avocat doit toujours mettre la complexité de l’homme au centre des débats. Une vision humaniste qui explique que ce ténor du Barreau a choisi son métier à l’âge de 15 ans, parce qu’il exécrait la peine de mort.

Ce que dit la 4è de couverture : « Quatre ans après Bête noire, le plus célèbre des avocats pénalistes reprend la plume. Avocats placés sur écoutes ou perquisitionnés au risque de voir dévoilés les dossiers de tous leurs clients, irruption de la morale dans la procédure, pression de certains médias qui jouent les procureurs, Eric Dupond-Moretti dénonce une dérive dangereuse : quand les droits de la défense sont rognés de toute part, la démocratie est en danger. A travers le récit de plusieurs affaires dans lesquelles il est intervenu, pour la plupart inconnues du grand public, il pointe les absurdités et les tricheries de l’institution judiciaire. Est-il normal, au XXIè siècle, qu’un juge d’instruction, pour confondre deux innocents, demande à un expert de sonder l’opinion d’un chien ? Qu’un président d’assises, pour obtenir une condamnation plus lourde, tente de manipuler les jurés pendant le délibéré ? Qu’un homme soit condamné pour tentative d’assassinat alors qu’il peut prouver qu’il ne se trouvait pas en France le jour du crime ? Un livre coup de poing, qui concerne tous les citoyens désireux de savoir comment, aujourd’hui, fonctionne vraiment la justice dans « la patrie des droits de l’homme ». »