Ma revue ciné d’octobre (avec un tout petit peu de retard)

En octobre j’ai adoré aller au ciné le lundi soir, directement après le boulot, sans passer par la case maison. Histoire de bien commencer la semaine !

J’ai vu Tu mérites un amour d’Hafsia Herzi. C’est l’histoire d’une rupture amoureuse, d’une jeune femme inconsolable qui ne se résout pas à la solitude… d’autant moins que son ex lui laisse entendre, alors qu’il est à des milliers de kilomètres, que tout n’est peut-être pas fini entre eux. Pour supporter cette épreuve, l’héroïne peut compter sur la présence joyeuse de ses amis toujours prêts à discuter, à danser et à rire. Mais en réalité la jeune femme s’égare… Elle a perdu cette insouciance qui caractérise ceux qui sont vraiment dans la vie. Elle se laisse happer par la souffrance, elle s’y complaît aussi, parce qu’avoir mal lui prouve qu’elle existe. Cette douleur est rassurante pour elle qui ne peut envisager l’avenir puisque son passé n’existe plus. J’ai aimé cette une plongée dans l’égarement amoureux, dans la toxicité de la relation avec l’être aimé. Cette douleur dont on ne veut pas se séparer parce qu’elle est liée à une personne particulière, je l’ai connue, je la connais. Je me suis trouvé une proximité avec l’héroïne de ce film qui m’a profondément touchée. La tristesse du désamour est tellement belle et détestable à la fois, tellement universelle aussi que chacun pourra trouver dans ce joli film un message émouvant.

J’ai aussi vu Alice et le maire de Nicolas Pariser. Le film raconte la rencontre du maire de Lyon et d’une jeune diplômée sur qui il compte pour l’aider à donner un souffle nouveau à sa carrière politique. La jeune fille a pour mission de stimuler intellectuellement le maire dans un monde où les mots sont vidés de leur sens et dont les codes conduisent à un raisonnement convenu. Les dialogues entre le maire et sa jeune assistante permettent à l’élu de redécouvrir avec entrain la philosophie et soulignent avec ironie la vacuité des discours politiques et l’impuissance de nos dirigeants. Finalement, l’homme fatigué et usé sera sauvé par la jeune femme qui aura su lui faire retrouver le vrai sens de la vie, faite de renoncements et de modestie qui s’avèrent parfois salutaires. J’ai aimé ce film tout en nuances, rempli de douceur dans un univers qui en manque cruellement.

Puis j’ai vu Papicha de Mounia Meddour. L’histoire se passe à Alger en 1990. Nedjma, une étudiante passionnée de stylisme confectionne et vend des robes en dehors des cours. Elle s’amuse avec ses copines, en boîte ou à la plage. Mais la guerre civile éclate, avec son lot d’attentats et de menaces envers les femmes qui ne se voilent pas. A la suite d’un drame personnel, la jeune fille décide de résister en organisant un défilé de mode dans l’enceinte de la cité universitaire. Le film raconte avec optimisme le combat contre l’oppression du corps féminin par les fondamentalistes islamistes. Il dresse le portrait d’une jeunesse bâillonnée mais résolue à ne pas perdre sa vitalité et éprise de liberté. J’ai beaucoup aimé ce film qui met l’accent sur la vie, la détermination et la joie dans un contexte historique on ne peut plus sombre. Un film solaire, malgré tout.

Et puis j’ai vu Sorry we missed you de Ken Loach. C’est l’histoire d’un homme qui pense avoir trouvé le bon boulot. Il aurait les avantages d’être à son compte et donc d’organiser son travail comme il l’entend. Rapidement ce père de famille réalise qu’il n’est qu’un pion dans un système ultra libéral qui broie les meilleures intentions. Les difficultés au travail ressurgissent sur sa vie privée et dégradent ses relations avec sa femme et ses enfants. Tous les travers de la transformation du travail et de la déshumanisation de la société moderne sont dénoncés dans ce film sombre et bouleversant. L’économie uberisée et la violence qui en découle sont des marqueurs forts du film ; violence du monde du travail, certes, mais aussi violence familiale. Le héros se bat pour que le dernier rempart qu’est sa famille ne s’effrondre pas mais sa condition de travailleur précarisé, exploité 6 jours sur 7 lui laisse bien peu de temps pour prendre soin de ceux qu’il aime… Ce film m’a beaucoup touchée. Ce mélodrame réaliste anglais est très fort (comme l’est Ken Loach dans son art).

Bonne pioche au mois d’octobre et les sorties annoncées pour le mois de novembre nous promettent d’autres belles échappées dans les salles obscures.

Et vous, vous avez vu de bons films dernièrement ? Et quels sont ceux qui vous font de l’oeil ?

Ma (toute petite) revue ciné d’avril

Une fois encore la programmation du mois écoulé ne m’a pas vraiment inspirée… Et une fois encore je n’ai qu’un seul film à mon actif pour ma revue ciné mensuelle…

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J’ai vu Apprenti gigolo de John Turturro. C’est l’histoire de 2 amis, l’un libraire, l’autre fleuriste, qui ont des problèmes d’argent. Le premier devient le mac du second, pour le bonheur de leurs clientes.

C’est un film simple, sans prétention mais j’ai passé un bon moment. J’ai aimé me plonger dans l’ambiance juive de Brooklyn et dans la bande-son faite de jazz (qui d’ordinaire m’ennuie profondément) et d’un titre de notre fée française, à savoir Vanessa Paradis. J’ai également aimé voir Woody Allen version acteur et Vanessa Paradis, belle et émouvante dans le rôle tout en délicatesse d’une veuve lassée par la solitude du corps. Le duo Allen-Turturro fonctionne bien, j’ai eu plaisir à suivre les échanges entre le mac et son apprenti prostitué un peu dépassé par ses sentiments !

Bon, soyons honnêtes, ce film n’est pas un chef d’oeuvre mais franchement je suis sortie de ma séance le sourire aux lèvres et ça c’est déjà beaucoup.