Au mois d’avril j’ai vu 2 films dont les héros sont des héroïnes.
Tout d’abord, j’ai vu Corporate de Nicolas Silhol, pas vraiment le film idéal pour moi qui ai été licenciée de manière plus qu’expéditive il y a quelques mois…! Le sujet est en effet la violence au travail, la pression subie et exercée à tous les niveaux hiérarchiques d’une entreprise, le burn out. Corporate c’est l’histoire d’Emilie, responsable RH qui, suite à un suicide survenu dans sa société, est soumise à une enquête de l’inspection du travail et à la pression de ses supérieurs qui lui intiment l’ordre de rester corporate quoi qu’il arrive. Le film montre la manipulation, la jubilation de ceux qui dominent et le management par la terreur. Il montre aussi comment on peut devenir victime d’un système qu’on sert avec fierté et froideur d’abord puis avec dégoût, lorsqu’un drame se produit et qu’on a un reste d’humanité. Car le film porte tout de même un espoir. Il montre une prise de conscience, l’envie de changer de cette responsable qui, après avoir mis sa carrière au-dessus de tout redevient humaine et se détourne de la malveillance et du profit à tout prix. Ce thriller psychologique m’a tenue en haleine de la première à la dernière scène et ne m’a pas découragée dans ma recherche d’emploi ! Je vous le recommande.
Et puis j’ai vu The young lady de William Oldroyd. Il s’agit de l’histoire de Katherine, une jeune femme mariée avec un homme beaucoup plus âgé qu’elle qui lui interdit de sortir de chez elle et lui impose ainsi la seule compagnie de son beau-père et de ses domestiques. Mais Katherine aspire à une autre vie, à la passion qu’elle va vivre avec un employé de son mari. Elle s’émancipe ainsi du pouvoir de ce dernier et prend le contrôle de sa vie et de son corps, passant de l’oppression au crime. C’est le prix qu’elle doit payer pour épancher sa soif de liberté et d’épanouissement quand sa relation adultère est découverte par le mari trompé. Mais c’est aussi le début d’une suite de crimes « nécessaires », la mise en route d’une mécanique inexorable et glaçante qui met le spectateur en face de scènes insoutenables révélant une immense perversité. Je suis sortie de la séance assez perturbée, partagée entre l’empathie pour cette femme prisonnière de son mari et le dégoût face à l’escalade de la violence. C’est un film dérangeant mais intéressant car il nous interroge sur nos propres limites, celles qu’on s’impose en plus de celles qui nous sont imposées par les autres.
Avez-vous vu ces films ? Lesquels avez-vous aimés dernièrement ?