Novembre s’est achevé, il est temps que je vous parle des films qui m’ont attirée dans les salles obscures dernièrement.
J’ai vu Mon chien Stupide d’Yvan Attal. C’est l’histoire d’un écrivain quinquagénaire en mal d’inspiration qui aspire à un peu de solitude car la présence de ses 4 enfants et de sa femme le rend grincheux, l’empêche, croit-il, d’accéder au bonheur et révèle chaque jour un peu plus sa frustration. L’intrusion d’un énorme chien, un soir d’orage, va accentuer la crise au sein du foyer mais l’écrivain va s’attacher à l’animal qu’il finira par adopter et même par adorer, au grand dam du reste de la famille qu’il sacrifie au passage. Mais sous ses airs d’ours mal léché, le héros se révèle avoir un grand cœur. La mauvaise foi et le cynisme du personnage principal font de cette comédie douce-amère sur le couple et la famille un film attachant rempli d’émotions qui parlera à quiconque connait la mélancolie et s’attache aux souvenirs qui protègent de l’avenir incertain. J’ai beaucoup aimé ce film intelligent qui traite de nombreux sujets de manière grinçante ; il est rare qu’un film soit à ce point politiquement incorrect et qu’est-ce que ça fait du bien de voir ça ! Ras-le-bol de la famille, désamour, fuite et usure du temps, tels sont les thèmes qui interpellent le spectateur et le fait passer du rire aux larmes et pourquoi pas se remettre en question.
Et puis j’ai vu Le traître de Marco Bellocchio. C’est l’histoire d’un mafieux repenti qui a dénoncé ses anciens « collègues » de Cosa Nostra et provoqué un gigantesque procès dans les années 80. Le film oscille entre le film politique et le film sur la famille. La famille est ici élargie au clan, évidemment, mais le film montre aussi la cellule familiale dans sa forme classique. On suit sur plusieurs décennies le parcours de Buscetta, un homme d’honneur devenu une balance mais qui a toujours tranché entre sa famille et les valeurs du milieu. Les ingrédients incontournables d’un film sur la mafia sont là : la guerre entre parrains, les règlements de comptes, l’état de terreur, la parole d’allégeance au milieu qui engage à la vie à la mort, etc… Il est question d’honneur, de loyauté, de trahison, de justice, des concepts qui ont un sens ambivalent dans un univers où le bien et le mal se jouent de la conscience morale. Au fil de son parcours, le repenti rencontre le célèbre juge antimafia Falcone, le mettant autant en danger que lui-même puisque sa tête sera également mise à prix. Les scènes violentes sont nombreuses (évidemment) mais on s’attache aux personnages et particulièrement à Buscetta dont la personnalité complexe est d’une richesse infinie, tellement contradictoire et étonnamment, tellement humaine aussi. J’ai adoré ce film impressionnant qu’il faut absolument voir en VO et que je vous recommande chaudement.
Avez-vous vu ces films ? Lesquels me conseillez-vous ?