Ce livre est une évocation de la grand-mère de l’auteur, une déclaration à cette femme qui veillait sur son petit-fils (et inversement). Philippe Torreton raconte les petits bonheurs de la vie quotidienne à la campagne (avec un beau passage sur la pluie), le bon sens que la pauvreté confère aux gens, l’oisiveté qui n’existe pas, jamais. Il est question de respect de la nature, de consommation raisonnée qui faisait de mémé une locavore avant l’heure, bien avant les bobos ! Chez mémé rien n’était gâché, tout pouvait être recyclé. Cette femme avait une immense foi en l’autre, et si elle était avare de mots elle était en revanche généreuse en preuves d’amour. L’auteur compare la vie de mémé à un combat et son décès à la fin d’un monde.
Mémé est un véritable condensé de tendresse, un raviveur de souvenirs. Je m’y suis plongée avec un plaisir immense. L’évocation proposée par l’auteur a quelque chose d’universel, de profondément touchant sans être triste, même quand le thème de la mort est abordé. J’ai reconnu ma propre grand-mère dans cet hommage et ça m’a fait du bien de la retrouver au travers des mots de quelqu’un d’autre. Cette lecture a été un enchantement, une parenthèse rêvée dans mon quotidien. Je vous recommande mille fois cette pépite.
Ce que dit la 4è de couverture : « Mémé, c’est ma mémé, même si ça ne se dit plus. Mémé me manque. Ses silences, ses mots simples au Scrabble, sa maison enfouie sous les pommiers et son buffet d’avant-guerre. Ce texte est subjectif, partial, amoureux, ce n’est pas une enquête, ce n’est pas une biographie, c’est ce que j’ai vu, compris ou pas, ce que j’ai perdu et voulu retenir, une dernière fois. Mémé, c’est mon regard de gamin qui ne veut pas passer à autre chose. »