# 9 – Ruines

Je vous l’ai déjà dit, je traverse une période de flemme et j’avoue avoir choisi la facilité pour illustrer le thème de la semaine…

Je poste aujourd’hui une image que j’ai faite il y a quasiment 2 ans. Je me souviens du jour où j’ai traîné du côté de ce chantier, comme hypnotisée par ce spectacle qui signifiait la fin d’une époque.

Avec le recul je me rends compte qu’elle est révélatrice de mon état d’esprit d’alors, un an après le décès de mon père adoré

La rose du 26

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Papa est décédé le 26 mars et depuis ce jour le fleuriste me voit débarquer dans sa boutique le 26 de chaque mois.

La rose rouge s’est naturellement imposée comme le symbole du souvenir, du recueillement, de l’amour. Du manque aussi.

La rose est piquante et pourtant si douce, elle correspond à la perfection à la personnalité de mon père qui m’aimait « à la dure », sans concession, avec beaucoup d’intransigeance mais toujours sincèrement et profondément.

Je t’aime, Papa.

Les fleurs du 1er avril

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Je n’ai jamais aimé les poissons d’avril et encore moins cette année…

Je me souviendrai longtemps du 1er avril 2016, puisque c’est le jour où a eu lieu la cérémonie d’au revoir à mon père. J’ai été impressionnée et très émue par la foule qui s’est retrouvée à l’église ce jour-là. J’ai été heureuse et réconfortée de reconnaître des visages amis parmi tous ces gens qui se sont rassemblés pour un hommage digne, simple et amical. Un hommage à l’image de mon père.

J’ai aussi été admirative des kilomètres parcourus par certains, pour passer quelques heures à peine aux côtés de la famille de leur ami disparu. Que d’émotions, que d’émotions ! Et que de larmes, et pas seulement de tristesse. Car oui, je crois bien que parmi les larmes versées il n’y avait pas que des larmes de douleur. Il m’a fait plaisir de revoir certaines personnes, de les écouter me raconter une anecdote amusante ou un souvenir touchant, parfois lointain et pourtant si vivace.

J’ai envie de garder une image positive de cette journée. J’ai envie de garder les sourires, les couleurs et les magnifiques fleurs qui parent la tombe de mon père et qui sont autant de témoignages d’amour.

Papa

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Il aimait le vélo, se lever tôt, entretenir sa moustache, les randonnées dans les Vosges, les Alpes et les Pyrénées, découvrir la France (mais pas Paris !), le miel, le savon d’Alep, le bon vin, la photo, les romans policiers, regarder les matchs de foot à la télé, le chocolat noir, m’accompagner pour les achats « techniques », prendre soin de son potager, le foie gras, faire la sieste dans un transat, sous le pommier ou sur la terrasse, la ponctualité, sa bouillotte, les éclairs au chocolat, découvrir un nouveau vêtement que je m’étais acheté, le sudoku, le champagne, le bricolage et les outils de qualité, cueillir des cerises, des pommes, des noix, se moquer de mes (trop) nombreuses paires de chaussures, les apéros du lundi soir, faire et déguster de la compote de pommes, rencontrer mes amis, nourrir les oiseaux pendant l’hiver, ses cheveux blancs, raconter les souvenirs de son service militaire, la laine polaire, les glaces vanille-fraise-chocolat, son métier, ses montres et celles qu’il m’a offertes, notre tradition du 24 janvier et tant d’autres choses qui faisaient de lui un homme touchant, sensible et aimant.

Et puis, par-dessus tout, il aimait être mon père.

Il avait arrêté de fumer le jour de ma naissance. Il est mort d’un cancer du poumon… La vie est tellement ironique…

Ma (petite) revue ciné de décembre

J’aime aller au cinéma au mois de décembre, j’aime me sentir comme dans un cocon, coupée de la frénésie qui règne dans les rues et les magasins.

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J’ai vu Les cowboys de Thomas Bidegain, un film qui a bénéficié d’une bonne critique dans les média. C’est l’histoire d’un père qui part à la recherche de sa fille. Mais Kelly n’a pas été enlevée, non, elle est partie de son plein gré et n’a pas envie qu’on la retrouve. Le père s’obstine toutefois, approche les réseaux de musulmans extrémistes qui pourraient avoir des informations sur l’endroit où se trouve sa fille. Il entraîne son fils dans ses recherches, un fils qui a envie de retrouver sa soeur, certes, mais pour savoir qu’elle va bien, rien de plus. Alors que le père, lui, veut ramener sa fille à la maison. Chose qu’il ne parviendra pas à faire, au prix de sa vie… L’histoire est intéressante mais je n’ai pas aimé ce film, je n’y suis jamais vraiment entrée, la faute à la réalisation et à la photo qui ne m’ont pas touchée. Dommage…

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Et puis j’ai vu Back home de Joachim Trier. C’est l’histoire de la préparation d’une exposition consacrée à une photographe de renommée internationale décédée 3 ans plus tôt. A cette occasion, son mari et ses deux fils sont amenés à se réunir, faisant resurgir les fantômes du passé. Il est question ici de communication au sein d’une cellule familiale en crise, de passion pour son métier et de la difficulté pour cette photographe de revenir à la vie normale, une fois rentrée chez elle alors qu’elle a côtoyé l’horreur et la mort au travers de son activité professionnelle. Il est aussi question de travail sur soi, de questionnement sur qui on est, de quête de sens. J’ai adoré ce film à forte connotation psychologique. Et que dire du jeu d’Isabelle Huppert (pour moi la meilleure actrice française) qui est parfaite dans les rôles de mère, de femme et de fantôme. J’ai trouvé ce film très touchant et très riche de bout en bout. Un vrai coup de coeur ! Il m’a un peu rappelé L’épreuve que j’avais vu en mai et que j’avais également beaucoup aimé. Décidément l’univers de la photo est humainement très intéressant (mais ça c’est pas une découverte, juste une confirmation).