Septembre a été un bon cru cinématographique.
J’ai vu Fête de famille de Cédric Kahn. C’est l’histoire d’un anniversaire, celui d’Andréa, qui rassemble trois générations dans une maison de famille à la campagne. Andréa voudrait que ce moment ne soit que joie et légèreté mais l’arrivée imprévue de sa fille au comportement instable met en péril la bonne humeur des invités et révèle d’anciennes failles qui prouvent que les familles se construisent parfois (ou toujours ?) sur des non-dits et des secrets. L’harmonie est fragile, elle vacille, se défait et se refait, au gré des humeurs et des déclarations de chacun des protagonistes. L’union n’est qu’illusion. J’ai aimé ce film dont chaque personnage se bat avec ses propres démons et ses propres faiblesses et l’astuce du film dans le film puisqu’un des frères (l’artiste raté de la famille) fait la captation de cet anniversaire dans un but… documentaire ! J’ai reconnu des traits de membres de ma propre famille dans les personnages et je dois dire que ces querelles m’ont évoqué des situations personnelles… En sortant de la salle j’ai eu envie de donner un sous-titre au film, « Quand la famille rend fou » !
J’ai aussi vu Deux moi de Cédric Klapisch. C’est l’histoire de deux voisins célibataires, à qui la solitude pèse, qui se croisent dans leur quartier parisien mais ne se voient pas. Ils ont le même style de vie, placé sous le triptyque métro-boulot-dodo mâtiné de réseaux sociaux. Ils essaient tous les deux de se sortir du marasme en entreprenant une psychanalyse pour l’une et une psychothérapie pour l’autre. Ils essaient en fait de se trouver, de se retrouver pour finalement se rencontrer. Car, évidemment, cette histoire est aussi celle d’une histoire d’amour. J’ai aimé ce film lent parfois mais dont la lenteur sert le propos. J’ai aimé ce film parce que j’adore Paris et sa poésie, parce qu’il y a une histoire de chat, parce qu’il y a des histoires de famille (encore !) et parce qu’il capte l’air du temps tel que je le ressens. Bref, je suis entrée dans le jeu du réalisateur pour mon plus grand bonheur. L’humanité des personnages m’a touchée, la beauté des petites choses aussi. J’ai trouvé ce film très sensible et empreint de mélancolie (comme moi ?).
Et puis j’ai vu Trois jours et une vie de Nicolas Boukhrief. C’est l’histoire de la trajectoire tumultueuse d’Antoine, un gamin de 12 ans vivant dans un petit village des Ardennes belges qui tue accidentellement Rémy, son jeune voisin, lors d’une escapade en forêt. Une enquête est lancée suite à la disparition du garçonnet, elle piétine, des soupçons planent mais le coupable n’est pas arrêté. Et vingt ans plus tard, par un concours de circonstances, Antoine se retrouve piégé et doit renoncer à la vie qu’il avait rêvée pour échapper à son funeste destin. J’ai beaucoup aimé ce film qui invite le spectateur à s’interroger sur la frontière entre le bien et le mal et qui aborde des thèmes aussi profonds que la culpabilité, la complicité, la vérité, le mensonge, le remords, le secret. Oui, rien que ça !
Avez-vous vu ces films ? Les avez-vous aimés ? Et quels films me conseillez-vous ? J’ai très envie d’aller au ciné demain soir !