Ma revue ciné de décembre (avec un tout petit retard)

Mon compteur affiche 3 films en décembre, ce qui est plutôt pas mal pour un mois où on s’affaire plus que d’habitude, même quand on ne fait pas de gros préparatifs pour les fêtes. D’ailleurs, vous avez cette impression, vous aussi, que décembre est un mois plus court que les autres, bien qu’il comporte 31 jours ??

J’ai vu Chanson douce de Lucie Borleteau. Le film est l’adaptation du roman de Leïla Slimani que je n’ai pas lu mais dont tout le monde autour de moi m’avait dit du bien. Un bon signe, pensais-je. Le film retrace l’histoire de Louise, une nounou expérimentée en charge de la garde de deux enfants dans une famille dont les parents sont happés par leur travail. Le couple pense avoir trouvé la perle rare en la personne de Louise qui devient quasiment un membre de la famille. Mais peu à peu le comportement de la nounou se révèle inquiétant… pour s’avérer dangereux et finalement criminel. Le film alterne les scènes de jeu et les manipulations qui font grimper la tension et donnent des enfants une image de forte vulnérabilité. Le crescendo vers le drame est inéluctable. Et tellement convenu en fait. Je n’ai pas aimé ce film, vous l’aurez compris. Je l’ai trouvé plat, principalement parce que les personnages ne sont pas suffisamment travaillés. La violence sociale qui existe entre la nounou et ses employeurs et le mépris de classe auraient dû être davantage explorés pour donner à ce film une véritable profondeur et un aspect psychologique plus fort. Une vraie déception… Depuis j’ai entamé la lecture du roman, dont j’attends beaucoup, du coup !

J’ai aussi vu A couteaux tirés de Rian Johnson. C’est l’histoire d’une enquête sur le décès d’un célèbre auteur de polars, Harlan Thrombey, retrouvé mort le soir de ses 85 ans. Mais d’ailleurs, s’agit-il d’un suicide ou d’un meurtre et à qui profiterait le plus le crime ? Un détective est engagé pour élucider l’affaire qui va de fausses pistes en mensonges, au gré d’un enchainement effréné de rebondissements. Les membres de la famille d’Harlan sont tous soupçonnés tour à tour, ainsi que sa jeune infirmière en situation irrégulière. Ce film m’a fait penser au jeu Cluedo. On est dans une atmosphère très 19è siècle, dans un manoir, en présence d’une famille dont chacun des membres ment ou a quelque chose à cacher. Il y a de la malice dans ce film divertissant et intelligent (oui, c’est compatible !) dont les personnages sont impayables (bravo aux coiffeurs et aux costumiers !). J’ai plongé avec délectation dans ce film à énigmes où la suspicion plane du début à la fin. Je suis sortie de cette séance le sourire aux lèvres et le pas léger. En un mot, j’ai a-do-ré ce film !

Et puis j’ai vu Une vie cachée de Terrence Malick. C’est l’histoire vraie d’un paysan et père de famille autrichien qui ne peut pas faire ce qu’il pense être mal et qui refuse de servir dans l’armée nazie. On suit son parcours, de ses questionnements à son engagement total, à son élévation spirituelle. Le film soulève des questions graves et profondes : comment conserver son humanité sous un régime qui la nie ? comment rester sain d’esprit quand les hommes ont cédé à la folie ? Cet homme, dont la conviction a pu vaciller mais qui n’a jamais cédé aux pressions politiques et communautaires est admirable. Et le film est une véritable ode à la liberté et à l’insubordination face aux puissants (armée, Eglise). Le héros (qui a existé) préfère la mort à la compromission et chacun peut se demander s’il fait preuve de sagesse ou de folie… J’ai retenu une phrase forte prononcé par le héros : « La conscience fait de nous des lâches. » à laquelle je pense souvent et qui m’interroge beaucoup. La morale de ce destin est exigeante et admirable, toute comme la réalisation du film qui ne laissera personne indifférent, de par le thème traité mais aussi de par la beauté de la nature qui contraste avec les dogmes et les discours haineux d’alors…

Avez-vous vu ces films ? Lesquels me recommanderiez-vous ?

Les petits bonheurs # 48

Ces derniers jours ont été agréables, faits de petits moments doux. Et de liberté, oui, rien que ça !

Cette semaine

  • je me suis libérée d’une relation toxique.
  • j’ai croisé Manon dans le train.
  • le ciel avait de jolies couleurs, en fin de journée.
  • je me suis fait moins de shampooings que d’habitude, c’est-à-dire moins d’un par jour !
  • j’ai écrit sur le blog en semaine. D’habitude je me consacre à l’écriture le week end.
  • j’ai vu les péniches « garées » le long de la ligne de chemin de fer que j’emprunte quotidiennement, ce qui veut dire que j’étais en chemin de jour !
  • il a (un peu) neigé.
  • je me suis octroyé un après-midi de repos (un truc de ouf !), en plus du vendredi après-midi.
  • ma gynéco m’a reçue sans rendez-vous et elle ne m’a pas fait payer la consultation. Cette femme est d’une gentillesse et d’une compréhension immenses.
  • j’ai ouvert les premières petites fenêtres de mon joli calendrier de l’Avent.
  • Mélanie m’a fait un super soin du visage. Et on s’est promis de se voir prochainement, pour un moment de papotage entre filles.
  • j’ai mangé les premiers marrons glacés de la saison. Miam !
  • Farid m’a envoyé un très gentil mail. Ce mec est décidément une crème.
  • j’ai mis mes petits cartons d’autopromotion du blog en mode Noël. Il ne me reste plus qu’à les distribuer !
  • j’ai acheté des truffes, en prévision du goûter de la Saint Nicolas organisé mercredi prochain au bureau.
  • j’ai passé une agréable soirée avec Muriel.
  • j’ai fait du coloriage.
  • j’ai emballé le premier cadeau de Noël.
  • j’ai passé une journée cocooning, en pyjama.

Bonne fin de week end. Perso je continue ma journée paresseuse parce que je le vaux bien !

La citation de la semaine # 88

On râle beaucoup en France. On a l’habitude de se plaindre de tout. De la météo, des gens, du coût de la vie, etc… et de la politique et de ses conséquences bien sûr !

Pourtant on jouit de beaucoup de droits et de libertés. Qu’on a vite fait d’oublier tellement ils nous semblent évidents. Mais il suffit de peu de choses pour que les consciences se réveillent, que les catégories éventuellement touchées par une réforme ou un changement se rebellent et usent de leur liberté de défiler, de critiquer, jusqu’à plus soif, parfois jusqu’à l’insulte.

Alors à tous les aigris j’aimerais demander d’user de nos libertés avec intelligence et bienveillance pour un meilleur vivre-ensemble, sans pression. Et qui nous préserve des représailles, contrairement à d’autres régimes qui ne tolèrent pas le moindre avis dissonnant.

Désorientale de Négar Djavadi

Après le roman lu en plus de 2 mois en voici un que j’ai lu en moins d’une semaine !

Kimiâ patiente dans la salle d’attente d’un hôpital parisien et profite de ce temps pour se remémorer son histoire et celle de sa famille, sur 3 générations. Elle se souvient des activités clandestines de ses parents, des sympathisants communistes qui ont combattu le régime du Shah et sa loi martiale et le régime des ayatollahs. Elle se souvient aussi de sa fuite (avec sa mère et ses soeurs) pour rejoindre son père réfugié à Paris et de son statut d’étrangère et d’exilée. Et puis elle pense à ses grands-parents, et particulièrement à sa grand-mère qui est décédée le jour de sa naissance, alors que la famille s’attendait à accueillir un garçon. L’héroïne nous raconte son enfance, une période de sa vie qu’elle a adorée. On découvre une vie intellectuelle baignée dans l’admiration de la France, notamment pour sa liberté d’expression. Et l’importance de la maternité, de la famille mais aussi de la vie individuelle dans un pays, l’Iran, où les gens n’aiment pas la solitude et le silence.

J’ai littéralement dévoré ces pages qui m’ont fait voyager, du Moyen-Orient à Paris en passant par Bruxelles, Berlin, Amsterdam et Londres. Le roman aborde de nombreux thèmes dont l’homosexualité, la place du père, le choc des cultures et surtout la liberté de vivre, de penser, d’aimer. J’ai particulièrement aimé le rythme de l’histoire où se mêlent le passé et le présent, inscrivant la trajectoire de l’héroïne dans une destinée qui la dépasse et dont elle est pourtant un personnage à part entière.

Ce que dit la 4è de couverture : « Si nous étions en Iran, cette salle d’attente d’hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s’enchaîneraient bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l’étourdissant diaporama de l’histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l’adolescence, l’ivresse du rock, le sourire voyou d’une bassiste blonde… Une fresque flamboyante sur la mémoire et l’identité ; un grand roman sur l’Iran d’hier et la France d’aujourd’hui. »

La citation de la semaine # 53

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Ah, la liberté, quel sujet passionnant !

On aime à croire qu’on est libre mais on est également conscient d’être tributaire de la société dans laquelle on vit, des gens qui nous entourent, du quotidien qui s’impose à nous, etc…

Je pense qu’être libre c’est avant tout avoir son libre-arbitre, sa propre manière de penser, ne pas suivre le troupeau à tout prix.

L’intelligence, la réflexion, la personnalité, voilà les vraies armes contre la tyrannie.

Haute fidélité de Nick Hornby

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Après Le coeur du Pélican je vous présente aujourd’hui le 2è roman que j’ai lu en ce mois de juillet. La canicule m’a tenue éloignée des courts de tennis et j’ai donc eu plus de temps pour lire. Ou comment trouver un avantage à ce temps de merde !

Rob, le héros de Haute fidélité, s’interroge sur l’amour, la vie de couple et les goûts musicaux des un(e)s et des autres. Sa petite amie vient de le quitter et cette rupture le plonge dans son parcours amoureux, de ses douze ans à la trentaine. Il prend alors conscience à quel point son premier flirt, et surtout le désenchantement qui l’a accompagné, ont conditionné le reste de sa vie amoureuse.

J’ai adoré ce roman au ton acide et pétri d’autodérision, cette arme formidable pour guérir des blessures de l’amour. Les thèmes abordés m’ont particulièrement parlé : grandir, devenir adulte, renoncer. Je me suis reconnue, je me suis identifiée au héros, j’ai tellement compris son goût pour la sensation exaltante de liberté que peut procurer une rupture ! Et la souffrance qu’elle induit aussi… Et j’ai adoré l’indécision du héros, fort bien illustrée dans ce passage : « je suis malheureux parce qu’elle ne veut pas de moi ; si je peux me persuader qu’elle veut un tout petit peu de moi, alors tout ira bien, parce que je ne voudrai pas d’elle et je pourrai continuer à chercher quelqu’un d’autre. »

L’histoire est comme sous-titrée ; Rob fait correspondre des albums ou des chansons qu’il aime aux événements de sa vie et son addiction à la musique prend souvent le pas sur ses sentiments. J’ai trouvé le style d’écriture original et particulièrement adapté à cette histoire d’amour à 3 (lui, elle(s), la musique) !

Ce que dit la 4è de couverture : « Disquaire à Londres, Rob vient de se faire plaquer. A trente ans passés, il doit se rendre à l’évidence : s’il maîtrise le répertoire de Dylan, il n’a jamais rien compris aux femmes. Serait-il passé à côté de l’essentiel ? Depuis son premier flirt autour d’un bac à sable à cette nuit avec une chanteuse country, Rob dresse le top ten de ses ruptures les plus déprimantes et une compilation désopilante des états d’âme de l’homme moderne. »

Ma (petite) revue ciné de janvier

L’année démarre fort côté ciné puisque d’entrée de jeu je double le nombre de films vus en un mois par rapport aux 2 mois précédents. Eh oui, j’ai vu… 2 films en janvier !

En ce funeste mois de janvier on aurait pu imaginer que je me tournerais vers des films légers, histoire d’échapper à l’ambiance lourde liée aux attentats mais c’est tout le contraire qui s’est produit… Je me demande comment un psy analyserait ça, tiens !

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Pour commencer j’ai vu L’affaire SK1 de Frédéric Tellier qui raconte l’histoire, ou plutôt la traque et le procès, de Guy Georges, le premier serial killer répertorié en France. Cette affaire est confié à un jeune inspecteur tout juste arrivé à la Brigade Criminelle de la PJ, au fameux 36 quai des Orfèvres. Au terme de 8 ans de travail, de recoupements, d’horaires interminables il parviendra finalement à confondre le tueur. Ce film, au style presque documentaire, rend bien la froideur du sujet, l’angoisse de la police qui compte les cadavres, impuissante mais besogneuse malgré le manque notoire de moyens et avant l’avènement de l’informatique et des fichiers répertoriant les empreintes génétiques. Je ne peux pas dire que j’ai aimé ce film mais je ne regrette pas de l’avoir vu, ne serait-ce que pour l’ambiance qu’il dégage et la reconstitution de l’atmosphère des années 90 (élection de Chirac, absence de portables, etc…).

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Et puis j’ai vu Loin des hommes de David Oelhoffen. L’histoire se passe dans l’Atlas, en 1954. La toile de fond est la guerre d’Algérie, la rébellion et la rencontre forcée d’un instituteur et d’un homme qui a tué son cousin. L’instituteur (magnifiquement interprété par Viggo Mortensen) est chargé de conduire l’assassin (parfaitement interprété par Reda Kateb) vers le tribunal qui le jugera pour son crime. Leur chemin est parsemé d’embûches (villageois assoiffés de sang, colons revanchards) qui finalement les rapprochent et les poussent à retrouver leur liberté. Ce film montre l’absurdité de la guerre, les affrontements stupides mais aussi la dignité et le courage qui sont eux synonymes de liberté. J’ai aimé la morale de ce film qui incite le spectateur à être acteur de sa vie, à (s’)imposer ses aspirations dans le respect de son prochain. Un message que je ressens le besoin de transmettre par les temps qui courent…