Ma revue ciné d’octobre

Le mois d’octobre a filé mais j’ai quand même trouvé le temps d’aller quelques fois au ciné.

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J’ai vu Brooklyn Village d’Ira Sachs. C’est l’histoire d’un garçon, Jake, qui emménage à Brooklyn avec ses parents dans la maison de son grand-père récemment décédé. Il se lie rapidement d’amitié avec le fils de la locataire du rez-de chaussée, une couturière latino qui tente tant bien que mal de maintenir son affaire à flot. Les relations entre les adultes sont plus tendues qu’entre les adolescents… pour une histoire d’augmentation de loyer que la couturière estime ne pas avoir à accepter. C’est que Brooklyn s’est embourgeoisé depuis que le loyer a été fixé par le grand-père il y a bien longtemps et la famille de Jake a la ferme intention  de profiter de son récent héritage à sa juste valeur. Je n’ai pas aimé ce film. Je ne suis jamais entrée dans l’histoire… en fait je crois que je n’ai pas voulu y entrer. Je n’y ai vu que des choses négatives (et j’ai certainement trop fait le lien avec une partie peu réjouissante de mon histoire familiale actuelle…). Bref, le cynisme ambiant, les mesquineries et l’hypocrisie qui ont ruiné l’amitié de deux adolescents m’ont rappelé à quel point les relations humaines peuvent parfois être pourries et je n’avais vraiment pas besoin de ça…

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Et puis j’ai vu La danseuse de Stéphanie Di Giusto. C’est l’histoire d’une jeune fille passionnée qui se rêve artiste. Et qui fait tout pour monter son spectacle, au mépris des difficultés physiques et financières. On assiste au processus de création, aux entraînements, aux blessures, à la rivalité entre les danseuses aussi. L’héroïne est incroyablement belle et sensuelle et aussi absolument déterminée. Au point de se consumer dans sa passion. J’ai adoré ce film, les effets de lumières et les couleurs. C’est un film esthétique. Et dur. L’univers de la danse m’a toujours plu et j’admire depuis toujours les danseurs, ces artistes qui conjuguent avec tellement d’humilité l’effort et la grâce absolue, ce qui est parfaitement illustré ici. J’ai aussi adoré ce film pour la force qui se dégage de la danse en elle-même et des danseuses qui sous leurs traits gracieux n’en sont pas moins des « tueuses ». Allez voir ce film, vous ne le regretterez pas !

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Et pour finir j’ai vu Captain Fantastic de Matt Ross. C’est l’histoire d’une famille américaine qui vit dans la forêt, en marge de la société de consommation. La femme est absente, elle est hospitalisée. Mais son mari et leurs 6 enfants poursuivent leur existence basée sur la communion avec la nature. Jusqu’au jour où la femme se suicide et « force » ainsi les siens à retrouver la famille plus large qui, en caricature du capitalisme triomphant, ne comprend pas leur mode de vie et qui refuse l’incinération que la défunte a pourtant consignée dans son testament. J’ai aimé ce film qui démontre qu’un autre schéma est possible… jusqu’à un certain point, certes, et qu’il ne faut jamais renoncer à ses convictions et à son authenticité. Les deux parties du film sont fortes : la première, celle où la nature et le système éducatif très personnel du père constituent un quotidien empreint de liberté et de connaissances de base, vitales. Et puis la seconde, celle où la petite troupe se frotte au modèle de société dominant dont la vacuité éclate avec la plus grande des évidences. Ce film met l’accent sur l’importance de la connexion entre le corps et l’esprit  (il y est d’ailleurs question de yoga. J’adore !) et fait vraiment du bien. Je vous le recommande vivement.

Vingt-quatre heures de la vie d’une femme de Stefan Zweig

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Ce roman est l’histoire d’une confession. Celle d’une vieille dame anglaise, bien sous tous rapports (comme on dit !) et qui, suite au départ d’une femme rangée avec un jeune homme, s’ouvre au narrateur sur sa propre expérience ; narrateur qui est le seul à défendre la femme adultère parmi la petite société présente au moment des faits. Lui est dans la compréhension et non pas dans le jugement, contrairement aux autres. Il estime que cette femme a simplement suivi sa volonté et même qu’elle a fait preuve de courage. Cette manière d’appréhender la situation incite la vieille dame à raconter ce qu’elle n’a jamais dit à personne et à s’avouer certaines choses à elle-même.

J’ai adoré l’histoire de cette passion foudroyante. L’amour ici n’a que faire des contrats et des conventions et marque à vie. Quel romantisme ! L’auteur décrit avec subtilité et force tout ce que l’amour peut engendrer quand il est profond, entier et qu’il ne se laisse pas enfermer dans la tiédeur. Il est question ici de peur, de curiosité et de don total de soi. Et aussi de prévenance et de reconnaissance… ou pas ! J’ai adoré le parallèle fait entre la passion du jeu et la passion amoureuse. L’auteur nous plonge dans les questionnements intimes de cette femme, des questionnements qui pourraient, mais non, que dis-je, qui devraient être les nôtres. Quel talent !

Ce que dit la 4è de couverture : « Au début du siècle, une petite pension sur la Côte d’Azur, ou plutôt sur la Riviera, comme on disait alors. Grand émoi chez les clients de l’établissement : la femme d’un des pensionnaires, Mme Henriette, est partie avec un jeune homme qui pourtant n’avait passé là qu’une journée. Seul le narrateur prend la défense de cette créature sans moralité. Et il ne trouvera comme alliée qu’une vieille dame anglaise, sèche et distinguée. C’est elle qui, au cours d’une longue conversation, lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimés chez elle. »