La leçon d’allemand de Siegfried Lenz

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Ce roman est l’histoire de Siggi et se passe pendant la deuxième guerre mondiale. Le jeune homme a été placé en centre de rééducation pour avoir refusé de rédiger un devoir sur les joies du devoir, non pas parce qu’il n’a rien à dire mais bel et bien parce qu’il a trop de choses à dire. Le père de Siggi est un représentant de la police régionale, chargé de faire respecter une interdiction de peindre à un artiste, mission qu’il prend très à coeur et qu’il poursuit même une fois l’interdiction levée. Siggi s’oppose à son père et à son éducation à la dure. Il a ainsi détourné et mis en sécurité, croit-il, des tableaux alors que son père lui a demandé d’espionner le peintre. Siggi veut aussi protéger son frère qui a été renié par leur mère et remis aux autorités par leur père pour s’être échappé d’un hôpital-prison dans lequel il avait été placé après une auto-mutilation. Siggi mettra des mois à faire resurgir les souvenirs du passé et à finalement rédiger un devoir allant au-delà des espérances du directeur du centre de rééducation. Il attirera aussi l’attention d’un psychologue qui souhaite rédiger un mémoire intitulé « Art et criminalité » avec sa collaboration.

J’ai mis plus de deux mois pour venir à bout des 572 pages de ce roman, rien que ça ! J’ai pris mon temps, comme le héros en quelque sorte. J’ai beaucoup aimé l’écriture (ça doit être top de lire ce roman en VO mais mon niveau en allemand est loin d’être à la hauteur…) et le rythme de cette histoire qui aborde des thèmes aussi forts que le devoir, l’équité, l’indépendance ou encore la bonne conscience. Au final, la leçon à retenir est celle-ci : c’est moins le résultat qui compte que la bonne volonté et la persévérance. Pas mal, non ?

Ce que dit la 4è de couverture : « Enfermé dans une prison pour jeunes délinquants située sur une île au large de Hambourg, Siggi Jepsen est puni pour avoir rendu une copie blanche lors d’une épreuve de rédaction. Ce n’est pas qu’il n’a rien à dire sur le sujet « Les joies du devoir », au contraire… Bientôt lui reviennent à la mémoire les événements qui ont fait basculer sa vie. Son père, officier de police, est contraint en 1943 de faire appliquer la loi du Reich et ses mesures antisémites à l’encontre à l’encontre de l’un de ses amis d’enfance, le peintre Max Nansen (derrière on peut reconnaître le grand Emil Nolde). A l’insu de son père, Siggi devient le confident de l’artiste et va l’aider à mettre en sécurité ses toiles clandestines. Sa passion pour l’oeuvre le conduit ainsi au refus de l’autorité paternelle et à une transgression (un vol dans une galerie) qui lui vaudra d’être condamné. Mais aux yeux de Siggi, le châtiment porte l’empreinte du zèle coupable de son géniteur. Avec ce roman d’une grande puissance éthique et affective à la fois, qui fit le bruit que l’on imagine lors de sa publication, Siegfried Lenz a rejoint d’emblée les figures majeures du Groupe 47, ces écrivains allemands – parmi lesquels on comptait Günter Grass, Heinrich Böll et Ingeborg Bachmann – qui ont assuré le « redressement » intellectuel de leur pays. »