Je suis tombée sur ce livre dans une boutique de la gare de l’Est, alors que j’essayais de fuir la canicule par tous les moyens ! On peut dire que la chaleur de cet été aura au moins eu l’avantage de me faire lire plus que d’ordinaire. J’ai été attirée par la couverture mêlant grands penseurs et objets du quotidien et par le nom de l’auteur dont je n’avais encore lu aucun roman.
L’histoire est simple. C’est celle de Joséphine, séparée de son mari (mais néanmoins envahissant), mère de Gabriel et Adrien, auteur de livres pour enfants et professeur de philosophie à la fac. C’est l’histoire d’une jeune femme qui tente de concilier vie privée et vie professionnelle.
On suit les aventures de Joséphine qui vont de la chasse aux poux à sa relation avec son nouveau directeur de collection en passant par les rendez-vous avec son coiffeur et son banquier et les liens avec ses parents et son frère. Sans oublier sa relation avec son mari, basée sur le chantage et la culpabilisation.
Parmi les objets du quotidien qui régissent la vie de Joséphine son téléphone tient le haut du pavé. La jeune femme y est littéralement accro, ainsi qu’aux SMS qu’elle envoie non sans avoir (trop ?) réfléchi à leur formulation et au moment opportun de les expédier.
J’ai aimé ce roman qui, sous la forme légère d’une comédie, aborde des sujets complexes et profonds tels que la quête d’amour, la nécessité (ou le besoin ?) de visibilité que nous impose notre société pour exister. Il est aussi question ici de rapport à l’autorité, à la mère et plus généralement aux parents, de domination. La philosophie n’est jamais loin, sous l’aspect d’un perroquet symbolisant Kant avec qui Joséphine a des échanges sur le renoncement, la tristesse, la pudeur ou la lâcheté.
En ce qui concerne la forme, j’ai aimé le découpage du livre où chaque chapitre correspond à une journée particulière, au quotidien.
Ce que dit la 4è de couverture : « Etre une mère de deux bambins séparée d’un mari envahissant et manipulateur n’est pas une sinécure. Un chaos quotidien qui prend des proportions épiques quand le lave-vaisselle de Joséphine la lâche. Sans compter que ses cheveux partent en vrille. Et que son esprit semble jouer contre elle, s’amusant à l’égarer dans une chaîne de catastrophes sans fin. Comble de l’ironie, l’inspiration, elle, semble l’avoir abandonnée. Son livre est au point mort, et son nouvel éditeur aimerait bien avoir de ses nouvelles. Pour l’instant, Joséphine l’esquive. Mais combien de temps encore va-t-elle passer à côté de sa vie ? »