Janvier a été propice à la fréquentation des salles de cinéma. Y a pas à dire, c’est chouette l’hiver !
J’ai vu Manchester by the Sea, un film de Kenneth Lonergan. Il s’agit d’une histoire de famille. Chandler est confronté au décès de son frère qui avait décidé, avant de mourir, de mettre son fils sous la tutelle de son oncle. L’homme et l’adolescent ont bien du mal à s’apprivoiser. Les circonstances font remonter à la surface des souvenirs douloureux qui, ajoutés au deuil, ne facilitent pas la cohabitation de l’homme qui ne veut pas de ce lourd héritage et de son neveu qui voudrait poursuivre sa vie, comme avant. C’est un film réaliste et sobre dont les personnages s’aiment sans savoir ou oser se le dire et qui apprennent qu’on n’échappe pas au passé… Mais c’est aussi un film qui montre la beauté de la vie et des moments simples de partage qu’il faut s’autoriser à vivre, en essayant d’oublier sa culpabilité.
J’ai continué avec The fits, d’Anna Rose Holmer. Toni est renfermée et s’entraîne dans la même salle de boxe que son frère. Un jour elle est attirée par la danse et le groupe de filles, The Lionesses, qui la pratiquent dans une autre salle, non loin de là. Au cours des entraînements les danseuses sont une à une touchées par des crises de convulsions, crises qui effraient et fascinent l’adolescente. J’ai aimé ce film (j’aime les films de danse) pour ses dialogues minimalistes, sa musique et la métaphore de l’émancipation qu’il propose. L’opposition du contrôle et de l’abandon est tout à fait intéressante, ainsi que la vision de l’apprentissage de la féminité.
Et puis j’ai vu Corniche Kennedy de Dominique Cabrera. C’est l’histoire de Suzanne, bien née, qui va passer son bac et qui observe de sa belle villa un groupe d’adolescents des quartiers nord de Marseille qui défient le danger en plongeant du haut de la Corniche Kennedy. Suzanne a envie de faire partie de ce groupe, de connaître le frisson, celui du plongeon et celui de fréquenter des jeunes différents d’elle. Elle a aussi envie de vaincre sa peur et son vertige. Elle y parviendra grâce à d’autres, à ceux dont la vie est remplie par le vide et le déclassement. J’ai aimé ce film sensuel et débordant d’énergie qui illustre à merveille la fureur de vivre et d’aimer.
Pour résumer, j’ai fait une très bonne pioche cinématographique en janvier et je vous recommande vivement ces 3 excellents films. Et vous, qu’avez-vous vu d’intéressant dernièrement ?