Il y a un an jour pour jour.
Il y a un an jour pour jour j’étais chez moi, tranquillement.
Il y a un an jour pour jour j’ai crû que le ciel me tombait sur la tête.
Il y a un an jour pour jour j’ai réalisé que j’étais bien plus profondément strasbourgeoise que ce que je pensais.
Depuis un an je pense à ce sang qui a coulé, aux larmes qui ont accompagné la tristesse des proches et des moins proches des victimes.
Depuis un an des arrestations ont eu lieu.
Depuis un an je passe dans les rues où sont tombés des gens que je ne connaissais pas et je me souviens de l’émotion que j’avais ressentie en voyant les fleurs, les bougies et le sable jeté sur les traces de sang.
Depuis un an j’ai envie de croire que ce n’était qu’un mauvais rêve, que l’ignominie du 11 décembre 2018 n’a pas existé.
Un an après le souvenir est intact.
Un an après je n’oublie pas le visage des anonymes qui ont laissé leur vie sur un bout de trottoir, dans ma ville.
Un an après je n’ai toujours pas les mots pour exprimer ma douleur et mon incompréhension.
Un an après je continue de croire en la beauté de la vie, quand même.